lundi 8 août 2016

Grande Bretagne : « Ukipisation » du Parti conservateur ; la gauche pro-Brexit dans le déni, par Alan Thornett


Il était clair, bien avant son lancement, que le référendum sur l’Union européenne contiendrait de sérieux risques pour la gauche, pour le multiculturalisme et l’antiracisme en Grande-Bretagne. La campagne elle-même ne pouvait qu’être un festival de racisme et de xénophobie et une issue favorable au Brexit ne pouvait que provoquer un glissement important à droite de la politique en Grande-Bretagne, aussi bien au niveau du gouvernement que de l’attitude de l’opinion publique. Le racisme et la xénophobie ne pouvaient qu’être renforcés et la gauche rejetée sur la défensive.



Maintenant, nous y sommes ! Le gouvernement de Theresa May qui a été constitué après un nombre remarquablement limité de jours de frénésie, est le plus à droite de l’ère moderne, pas seulement à propos du Brexit mais dans tous les domaines ; et il joue ce rôle à plein. Osborne est parti, remplacé par Phillip Hammond ; Nikki Morgan est parti, remplacé par Justine Greening ; Michael Grove est parti, remplacé par Liz Truss ; Amber Rudd est Ministre de l’Intérieur ; Jeremy Hunt est resté à la Santé, sûrement pour poursuivre la confrontation avec la profession médicale.


Le plus effrayant est peut-être la nomination d’Andrea Leadsom, une fanatique du Brexit, à l’Environnement - le Ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales. Ce n’est pas seulement une climato-sceptique et un soutien au rétablissement de la chasse au renard. Elle possède également des liens étroits avec le Tea Party nord-américain.  

Si Leadsom avait été élue à la direction du Parti conservateur – ce qui aurait très bien pu se produire si la base du Parti conservateur avait pu s’exprimer… - elle aurait été à la droite de May et la manière dont elle a été écartée prématurément de la course pourrait bien traduire des divisions au sein de la classe dominante sur la manière dont le Brexit doit être mis en œuvre.

De toute façon, le changement de directionen faveur de May représente un glissement significatif à droite et un changement qui a conduit les Conservateurs à un positionnement plus uni et plus cohérent sur le plan idéologique que ce n’était le cas sous Cameron, en dépit des problèmes auxquels ils sont maintenant confrontés en tentant de mettre en œuvre le Brexit. Pour l’instant, l’UKIP a été mis à l’écart du fait de ce qui est, en réalité, une « ukipisation »du Parti conservateur.

De manière encore plus significative, les positions clés en matière de Brexit – ce qui va être déterminant pour définir l’orientation gouvernementale – ont été attribuées à des partisans très stricts et très à droite du Brexit : David Davies en tant que Ministre du Brexit, Liam Fox en tant que Ministre du Commerce extérieur (un poste nouvellement créé) et Boris Johson comme Ministre des Affaires étrangères. Cela signifie que l’on a donné à ces gens le pouvoir de reformater la place de la Grande-Bretagne dans le Monde pour la nouvelle génération, s’ils y parviennent.

Il y a eu également des changements importants au niveau de la structure gouvernementale. Le changement le plus significatif est la disparition du Ministère de l’Energie et du Changement climatique qui a été fusionné avec celui de l’Industrie : une catastrophe pour l’environnement et la lutte contre le changement climatique.

La Droite du Parti conservateur, qui était restée en embuscade à propos de l’UE depuis que David Cameron l’avait emporté sur David Davis (ainsi que sur Liam Fox) en 2005 pour la Direction du Parti travailliste, tient enfin sa vengeance. C’est maintenant elle qui est aux affaires et qui dirige le spectacle.

Ce sont désormais à ces gens que le résultat du référendum a donné l’opportunité de restructurer la politique britannique (et la place de la Grande-Bretagne dans le Monde) à une échelle équivalente à celle dont Thatcher a disposé après la défaite de la grève des mineurs dans les années 80. Et ils comptent bien saisir cette opportunité à deux mains ! Ce ne sera pas facile et il y aura de nombreux pièges dans le processus du Brexit. Mais, à moins que la direction May ne soit mise en échec par une nouvelle élection – et il n’y a que Corbyn qui puisse y parvenir – c’est là une direction très dangereuse…

Même si May est plutôt encline à faire certaines concessions sur le Brexit, il y aura de nombreux membres de la Droite conservatrice pour se manifester et l’en empêcher. L’UKIP va attendre afin de capitaliser en cas de retour en arrière et il y aura de nombreux députés conservateurs près à s’insurger.

Tout cela ne constitue pas seulement un mauvais coup pour la Gauche en Grande-Bretagne, mais sert aussi d’inspiration pour toutes les forces droitières en Europe. D’ores et déjà, Le Pen applaudit des deux mains à ces nouvelles et promet la tenue d’un référendum identique en France si elle gagne l’élection présidentielle l’an prochain.

La jeunesse britannique est la catégorie sociale qui a le plus perdu sous les gouvernements précédents ; pour la première fois, elle vivra moins bien que la génération précédente ; elle est la plus hostile à tout cela et a été la catégorie la plus favorable au maintien dans l’UE et, à nouveau, c’est elle qui a le plus à perdre.

En Grande-Bretagne, il y a trois millions de citoyens membres de l’Union européenne à qui l’on a refusé le droit de voter lors de ce référendum. Ils se demandent ce que sera leur statut dans ce pays,lorsque May aura fini de les utiliser comme une monnaie d’échange au cours des négociations avec les élites de l’Union européenne.

Cela s’est traduit dans la manifestation qui a réuni à Londres plus de 100.000 personnes, principalement des jeunes, immédiatement après le vote, à l’appel des réseaux sociaux. Cette manifestation n’était pas organisée par la Gauche ou par le Mouvement ouvrier ; mais elle était organisée sur une base progressiste et fortement « pro-immigration ».



La situation de la Gauche

SocialistResistance(1) s’était prononcée pour un vote en faveur du maintien dans l’Union européenne, aux motifs que le référendum serait un festival réactionnaire qui conduirait à un important déplacement à droite de la politique britannique. Nous avons eu raison sur ces deux points.

Les organisations d’extrême-gauche – le SWP, le Socialist Party, Counterfire, le Parti communiste britannique – ont fait campagne pour la sortie de l’UE en affirmant qu’un tel vote renverserait Cameron, pousserait à gauche la situation politique et ouvrirait de nouvelles opportunités pour des politiques radicales, voire même pour un nouveau gouvernement travailliste. Elles se sont dramatiquement trompées. En fait, même une semaine après la formation du gouvernement May, certains prétendent encore qu’il n’y a pas eu de glissement à droite !

Un vote en faveur du Brexit conduisait naturellement à la chute du gouvernement Cameron mais son remplacement, comme l’avait annoncé SocialistResistance, allait se faire sur la droite. Il allait bien sûr ouvrir la voie à un réalignement politique en faveur de la droite dure – aussi bien au sein du Parti conservateur que dans le cadre d’un mouvement plus large. En pratique, cela s’est produit selon cette première option, de manière plus rapide et pire que nous ne l’avions prédit.

Ceux qui ont repris les postions de SocialistResistance sur le référendum - un vote critique pour le maintien dans l’UE afin de combattre la xénophobie – ont été accusés par les partisans de gauche de la sortie de l’UE d’être des « libéraux de gauche » ou encore d’abandonner les principes de base sur la nature de classe de l’Union européenne.

Sur le site Counterfire (2) John Rees nous a accusés de pratiquer ce qu’il appelle une « école linéaire d’analyse historique » :« il n’y aura aucune embardée automatique à droite si des personnages comme Johnson ou May deviennent leaders du Parti conservateur. Les Conservateurs vont seulement subir leur plus importante défaite depuis celle de Thatcher. Le groupe parlementaire est partagé par moitié. Ils n’ont plus qu’une majorité de dix-sept sièges. Ils sont soumis à des enquêtes judiciaires pour fraude électorale portant sur un nombre supérieur de sièges. Ils sont obligés d’opérer une série de changements politiques. Il n’y a que des adeptes de l’école linéaire d’analyse historique qui puissent ne pas voir les opportunités ouvertes à la gauche par une telle situation ».

Alex Callinicos(3) se situait dans le même registre dans International Socialism, juste avant le vote. Tout en accusant la campagne « Une autre Europe est possible » de glisser vers la collaboration de classe, il prétend qu’un vote pour le Brexit ferait éclater le gouvernement Cameron, moins d’un an après sa victoire électorale. Bien sûr ! Mais après ? En pratique, il a eu deux fois tort : d’abord le vote en faveur du Brexit n’a pas apporté de glissement vers la gauche, mais le plus important glissement à droite de la politique britannique depuis l’arrivée au pouvoir de Thatcher en 1979. Et, sauf inversion de cette tendance, ce vote pourrait aussi avoir des conséquences désastreuses à long terme.

De toute façon, les partisans de gauche de la sortie de l’UE défendent toujours les mêmes positions trois semaines après le vote… Voilà la position défendue, trois semaines après le vote, par Peter Taaffe(4) dans Socialisme Aujourd’hui : « le vote pour quitter l’Union européenne a ébranlé les institutions capitalistes, en Grande-Bretagne et internationalement. C’est une autre réfraction de la colère contre la pauvreté de masse et l’austérité brutale et d’un sentiment grandissant d’hostilité contre la classe dominante. Il est totalement erroné de tirer des conclusions complètement pessimistes telles que celles de petits groupes de gauche qui n’y voient qu’un festival de réaction en Grande-Bretagne et in encouragement pour les forces de droite, en Europe et ailleurs ».

La carte raciale

Maintenant, il devrait être clair – si ça ne l’était pas auparavant – qu’au final ce référendum ne portait pas sur l’Union européenne, mais sur l’immigration. A savoir : êtes-vous pour la libre circulation, oui ou non ? Ce scenario s’est déroulé interview après interview, dans les rues. Et la réponse était très majoritairement : trop d’immigration ! Mettez fin à la libre circulation ! Et, compte-tenu de ces faits inconfortables que sont l’histoire coloniale et impérialiste de la Grande-Bretagne, des décennies de racisme institutionnel bipartisan pratiqué à la fois par les Conservateurs et les Travaillistes et, depuis des années,  la xénophobie répugnante des tabloïdes – le Sun, le Mail et l’Express, en particulier – il ne pouvait en être autrement.

Depuis le vote, le racisme s’est renforcé ; les crimes inspirés par la haine raciste ont doublé ; la situation politique s’est déplacée vers la droite. Le Parti conservateur a évolué vers la droite et nous nous dirigeons vers un processus de sortie de l’Union européenne qui sera structuré par la Droite xénophobe et où mettre fin à la libre circulation des personnes et réduire au maximum l’immigration seront les mots d’ordre.

Bien sûr, on ne peut réduire le référendum à l’immigration. Il y avait d’autres enjeux, dont la pauvreté, l’aliénation et la réaction contre l’establishment. Mais au final, c’est le racisme qui a dynamisé et diffusé son venin dans la campagne pour le Brexit. C’est le racisme qui a été la force motrice de la participation au vote.

Richard Seymour (5) l’a noté ainsi : « c’est la question de la libre circulation des travailleurs à l’intérieur de l’Union européenne qui a mobilisé les énergies en faveur de la sortie de l’Union européenne ». Il poursuit : « en fait, la plupart de ceux qui ont voté pour la sortie n’avaient pas grande expérience de l’immigration : c’est dans les zones où vivent le plus de ressortissants de l’Union européenne que l’on trouve le plus de votes en faveur du maintien dans l’UE. Mais c’est comme cela que ça marche au Royaume-Uni quand il s’agit de questions raciales ». Naturellement, il y a des exceptions à cela. Mais c’est largement exact.

De toute manière, la dynamique raciste aurait difficilement pu être plus claire. Dès le début, la principale campagne pour le Brexit a décidé de se concentrer presque exclusivement sur l’immigration. Et le vote pour le Brexit a pris la tête dans les sondages. Bien sûr, il y aeu une réaction anti-establishment. Le problème est qu’une telle réaction n’est pas nécessairement progressiste. En fait, c’est la base d’une grande partie du soutien à l’UKIP.

En pratique, les principaux partisans du Brexit ont mené la campagne la plus ouvertement raciste des temps modernes, et ils ont été très efficaces. Utiliser la carte raciale est maintenant devenu une manière « normale » de faire de la politique. A moins d’un retournement rapide de situation, cela va provoquer de sérieux dommages dans la société britannique. Le pire dommage à long-terme causé par cette campagne référendaire en Grande-Bretagne est d’avoir rendu le racisme « respectable ».

La réponse apportée par les partisans du Brexit à ceux qui sont exploités et aliénés a été : les immigrants prennent les emplois des Britanniques ; ils font baisser les salaires et ils vivent des allocations. Leur campagne télévisée était illustrée par une carte de l’Europe où toutes les flèches – représentant les flux de migrants - étaient dirigées vers la Grande-Bretagne, principalement en provenance de l’Est. Durant la campagne, une députée travailliste Jo Cox a été assassinée par un fasciste aux cris de « la Grande-Bretagne d’abord ! ». Il est difficile de séparer ces actions, au moins à ce moment-là, du discours politique majoritaire chez les partisans du Brexit. C’était un avertissement quant aux forces très déplaisantes qui sont à l’œuvre.

Pire que cela : les conclusions du sondage Ashcroft « sortie des urnes » montrent que les catégories qui ont une bonne opinion du multiculturalisme, du féminisme, du mouvement écologiste et de l’immigration ont voté majoritairement pour le maintien dans l’UE, alors que celles qui en ont une mauvaise opinion ont voté pour le Brexit, dans des proportions encore supérieures. C’est là un paysage tout à fait effrayant.

Il y a eu un autre développement tout aussi remarquable. Les organisations qui se sont prononcées pour une sortie de gauche de l’UE ont de longues histoires marquées par l’antiracisme. Avant comme après le vote, elles ont sous-estimé et cherché à minimisé le racisme et la xénophobie développés lors du référendum. Il en va demême de la situation des 2,4 millions de citoyens de l’Union européenne qui vivent dans ce pays et qui vont servir de monnaie d’échange lors des négociations sur le Brexit avec l’Union européenne.

La campagne pour la sortie de gauche a refusé de prendre le sort de ces populations en considération comme étant un des problèmes lors de la campagne et n’a rien dit depuis à ce sujet. Lorsque j’avais soulevé cette question lors du meeting de lancement de la campagne, on m’avait répondu que ce n’était pas un vrai problème…





Elections générales

L’éventualité d’élections législatives anticipées est très dangereuse pour le Parti travailliste parce que le vote en faveur du Brexit a poussé à droite la situation politique. L’une des raisons pour lesquelles May souligne que « Brexit, ça signifie Brexit » et qu’une réduction importante de l’immigration est sa ligne rouge dans les négociations avec l’Union européenne est de pouvoir parler au nom du Brexit lors des prochaines élections législatives lorsqu’elles auront lieu.

Elle ne décidera d’élections anticipées que lorsqu’elle aura une avance confortable dans les sondages et qu’elle aura confiance dans ses capacités à profiter efficacement du vote Brexit. Le Parti travailliste a besoin detemps pour faire face au vote en faveur du Brexit et commencer à déplacer à nouveau la situation vers la gauche avant de pouvoir espérer gagner une élection.

Ceux qui, au sein du groupe parlementaire travailliste, complotent avec les Conservateurs pour éliminer Jeremy Corbyn au prétexte que son départ serait nécessaire pour pouvoir gagner la prochaine élection pourraient difficilement se tromper plus ! La clé pour battre le type de gouvernement que construit May est précisément l’alternative radicale anti-austérité et antiraciste que représente Corbyn. Cette approche est la seule qui ait une chance de déchirer le brouillard xénophobe, de donner un véritable espoir aux démunis et aux marginalisés, et de construire le type de mouvement qui est nécessaire.

L’argument des comploteurs du groupe parlementaire selon lequel le meilleur moyen de gagner est d’en revenir aux politiques qui ont déjà provoqué la défaite lors des deux dernières élections est absurde. C’est une mécompréhension complète de la dynamique actuelle de la vie politique britannique.

Pour gagner les prochaines élections, le Parti travailliste a besoin non pas de revenir aux vieilles politiques faillies, mais d’avoir un programme radical de mesures pour liquider l’austérité afin de mobiliser les défavorisés, les opprimés et les oubliés. Un brouet de politiques empruntées aux Conservateurs ne permettra pas la mobilisation nécessaire.

Il sera très difficile d’aboutir à une majorité absolue travailliste si, comme c’est probable, les propositions de la commission sur le redécoupage de réduire le nombre de sièges à Westminster sont retenues. Le Parti travailliste doit appeler à une alliance parlementaire contre l’austérité avec le SNP et les Verts, dès maintenant et lors de la prochaine campagne électorale, quelle que soit la date à laquelle elle aura lieu.

Pour le Parti travailliste, l’un des moyens d’augmenter ses chances pour les prochaines élections est de se battre pour une réforme électorale radicale. A commencer par la fin du système majoritaire à un tour. Cela ne permettrait pas seulement de gagner des suffrages lors de cette élection, mais de restructurer le système pour le mettre en adéquation avec les nouvelles réalités de la politique britannique. Cela permettrait également d’augmenter le taux de participation puisque chaque vote compterait ; ce qui est un facteur favorisant la participation, comme l’a montré le référendum.

La structure politique de la Grande-Bretagne qui a prévalu au cours du XX° siècle s’est effondrée avec l’émergence de nouveaux partis. Le système électoral sur lequel elle reposait est devenu synonyme de tout ce qui est anti-démocratique et corrompu. De partis plus petits (aussi bien de droite que de gauche) ont émergé, rassemblant un nombre significatif de suffrages ; principalement le Parti Vert et l’UKIP en Angleterre ou le SNP en Ecosse. Nous avons désormais un système avec, en réalité, six partis. Dans ces conditions, le système majoritaire à un seul tour n’est plus seulement anti-démocratique, mais totalement scandaleux.

Lors des dernières élections législatives, des partis appartenant aussi bien à la droite qu’à la gauche ont recueilli des millions de voix, mais n’ont obtenu qu’une représentation minimale. L’Ecosse, à juste titre, se dirige vers l’indépendance, bien que le fait de savoir si l’administration May donnera son accord (comme Cameron l’avait fait) demeure une question ouverte. En toute éventualité, l’Ecosse ne sera pas encore indépendante en 2020 ; mais ensuite, nul ne sait. 

Jeremy Corbyn doit prendre le taureau par les cornes et se positionner fortement en faveur de la réforme électorale. John MCDonnell, Clive Lewis (6) et d’autres se sont déjà exprimés dans ce sens, de concert avec Caroline Lucas et Owen Jones (7). Pour le parti travailliste, ce serait une grosse erreur d’aller à la prochaine élection, quelle que soit son échéance, sans des propositions radicales en faveur de la proportionnelle, permettant que chaque vote compte et pas seulement quelques circonscriptions marginales. La représentation proportionnelle ne permet pas seulement de gagner des voix ; elle s’avère cruciale dans une situation aussi volatile où le vieux consensus s’effondre. Il faut également y ajouter le droit de vote à 16 ou 17 ans.

Ces propositions doivent être partie intégrante d’un manifeste qui traite également de la crise du logement, de la destruction du système de Santé (NHS), du développement des contrats « zéro heures » et des banques alimentaires, de la montée du racisme et des autres formes d’inégalité. C’est là le chemin qu’il nous faut parcourir, un chemin qui mobilisera un nombre encore plus important de gens que ceux que Jeremy Corbyn a réussi à mobiliser au cours de cette mémorable année passée.

Alan Thornett (SocialistResistance)

Traduction et notes : François Coustal

Notes



(1)SocialistResistance est la section britannique de la Quatrième Internationale ; ses militants et militantes sont actifs au sein de LeftUnity.



(2)Counterfire est un site et une organisation de gauche révolutionnaire, animé par d’anciens dirigeants du SocialistWorkers Party (SWP).



(3) Alex Callinicos est porte-parole du SocialistWorkers Party (SWP), la principale organisation de la gauche révolutionnaire au Royaume-Uni.



(4) Peter Taaffe est le principal dirigeant du Socialist Party (SP), une organisation de la gauche révolutionnaire britannique



(5) Richard Seymour est journaliste dans la presse écrite et à la radio. Il a quitté le SWP en 2013. Il anime un blog politique célèbre : Lenin’stomb (http://www.leninology.co.uk )



(6) John Mc Donnell est dirigeant du Parti Travailliste et Ministre des finances dans le « cabinet fantôme » de Jeremy Corbyn. Clive Lewis représente la gauche du Parti travailliste ; il est ministre de la défense dans le « cabinet fantôme ».

(7) Dirigeante du Parti Vert d’Angleterre et du Pays de Galles, Caroline Lucas est la seule députée écologiste. Journaliste et essayiste, Owen Jones se revendique de la gauche travailliste.

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